Pas moins de 40% des besoins annuels de Carat Duchatelet seront comblés grâce à ce contrat avec la police. Un très bon signal pendant la PRJ de la société, et une première étape vers une diversification de ses activités.
C’est une très bonne nouvelle pour la société liégeoise Carat Duchatelet. En pleine PRJ, l’entreprise a signé un beau contrat avec la police fédérale pour lui fournir des berlines blindées. Il s’agit d’un contrat de 7 ans pour la fourniture d’environ 7 voitures par an et ce dès cette année pour remplacer les berlines blindées vieillissantes de la police.
Carat Duchatelet a ravi le contrat à des acteurs internationaux à la suite d’un appel d’offres. Le contrat a été paraphé par l’ancien ministre de l’Intérieur Jan Jambon juste avant que le gouvernement ne tombe. « Enfin, je travaille pour mon pays! » sourit l’administrateur délégué Vincent Lambert qui a repris les rênes de la société en début de PRJ. « On a frôlé le drame », rappelle celui qui est au sein de la société depuis 14 ans.
Carat Duchatelet est connue pour ses véhicules blindés et luxueux qu’elle vend par exemple à des chefs de gouvernement au Moyen-Orient. Un business de niche reconnu au niveau mondial. Mais ce business avait une faiblesse, c’est qu’il n’était pas vraiment récurrent, et ne dépendait souvent que d’une poignée de clients. Ainsi, la société est passée d’un chiffre d’affaires de 4 à 10 millions d’euros, avant de le voir retomber très sévèrement, au point d’enclencher une PRJ il y a 8 mois.
Le nouvel administrateur délégué, Vincent Lambert (lire ci-contre), a dû relancer la machine. Son idée: jouer sur les forces de Carat Duchatelet. Capable de travailler sur la carrosserie, le blindage et la sécurité, ou le luxe intérieur, la société pouvait se diversifier en offrant ses compétences indépendamment les unes des autres, et non plus en vendant seulement des produits de niche ultra-exclusifs combinant tous ces éléments. « J’ai pris mon bâton de pèlerin pour trouver de nouveaux clients, parfois sur des voitures bien plus abordables », explique Vincent Lambert.
Mission réussie: sur la dizaine de voitures en atelier, les prix des projets varient désormais de 100.000 à 1,2 million d’euros. De quoi obtenir une rallonge de PRJ de 6 mois en octobre dernier. « Une voiture d’exception prend de 6 mois à 1 an. C’est intéressant d’avoir des projets qui se clôturent en 3 ou 4 mois », pointe Vincent Lambert.
Sur une Rolls Royce, un client pourrait par exemple vouloir refaire entièrement l’intérieur, sans toucher à l’extérieur. Cara Duchatelet peut aussi travailler sur des projets exclusivement dédiés à la sécurité. C’est le cas du deal avec la police fédérale, où les Mercedes-Benz Classe S seront blindées par Carat Duchatelet, qui s’occupera aussi d’installer tous les autres éléments de sécurité et du matériel d’intervention.
Ces voitures de la police fédérale représentent un cash-flow considérable. « Cela permet à l’entreprise de combler 40% de ses besoins annuels », indique Vincent Lambert. Une Classe S Carat comme celles que recevra la police vaut entre 400.000 et 500.000 euros.
L’autre intérêt de ce type de contrat est opérationnel. En fournissant la même voiture en plusieurs exemplaires, Carat Duchatelet va pouvoir mettre en place une certaine industrialisation de la production, une fois la tête de série réalisée. « Quand les collaborateurs travaillent une semaine sur une Mercedes, puis sur une Rolls Royce, puis sur une Toyota, ils doivent à chaque fois se remettre en phase avec le projet. » Ce qui se traduit par des coûts importants.
Les éclaircies s’enchaînent donc pour Carat, qui semble être en mesure de sortir de la PRJ par la grande porte.
Source de l’article: L’Echo – https://www.lecho.be/actualite/archive/Carat-Duchatelet-va-fournir-les-berlines-blindees-de-la-police/10091409